Décembre 2025
UNE ENTREPRISE MONTRÉALAISE QUI EST PASSÉE DES DISQUES VINYLE À L’ORBITE TERRESTRE.
Bien avant que quiconque ne rêve du Wi-Fi, de lancements de fusées ou de listes de lecture Spotify, un inventeur curieux nommé Émile Berliner est arrivé en Amérique du Nord avec une tête pleine d’idées et une poche pleine de brevets. C’était au début du XXe siècle, et Berliner venait de changer à jamais le monde du son: il avait inventé le gramophone, le premier appareil capable de lire de la musique enregistrée sur des disques plats plutôt que sur des cylindres en cire.
Mais Berliner n’était pas du genre à se reposer sur ses lauriers. En 1904, il s’est tourné vers le nord et a fondé la Berliner Gram-o-phone Company of Canada, s’installant à Montréal. L’usine, un bâtiment en briques rouges situé près du canal Lachine, est devenue une ruche animée où ingénieurs, artisans et rêveurs pressaient des milliers de disques en gomme-laque. Si vous viviez au Canada au début des années 1900 et que vous mettiez votre gramophone à fond pour écouter les derniers succès, il y a de fortes chances que votre disque ait été fabriqué dans cette usine.
DE LA MUSIQUE AUX MICROPUCES
Au fil des décennies, les sons provenant de Montréal ont commencé à changer. Dans les années 1920, la société de Berliner a été absorbée par la puissante Victor Talking Machine Company, puis peu après par RCA, la Radio Corporation of America. Les gramophones à manivelle ont disparu, remplacés par des radios, des téléviseurs et des tubes à vide.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, l’usine RCA Victor de Montréal a été le théâtre d’innovations liées à la guerre, avec la fabrication d’appareils électroniques pour les communications et les radars. Dans les années 1950, elle était devenue l’une des usines électroniques les plus grandes et les plus sophistiquées du pays. C’était un lieu où les meilleurs ingénieurs du Canada bricolaient, soudaient et rêvaient de choses qui volaient plus haut que les avions.
UN SAUT VERS L’ESPACE
Puis vint l’ère spatiale. Spoutnik venait de faire le tour de la Terre en émettant des signaux sonores, et tous les pays se précipitaient pour participer à la course vers l’espace. Le Canada a alors décidé de ne pas rester à la traîne. Qui pouvait bien construire une telle machine? C’est là qu’est entrée en scène la société RCA Victor, à Montréal.
Dans les mêmes bâtiments en briques où l’on fabriquait autrefois des gramophones et où l’on assemblait des radios, des équipes d’ingénieurs se sont mises au travail pour concevoir ce qui allait devenir Alouette I, le tout premier satellite canadien. Ils ont construit celui-ci à partir de zéro: le châssis, les instruments et même les délicates antennes extensibles. Le 29 septembre 1962, Alouette I a été lancé à bord d’une fusée de la NASA et s’est mis en orbite, faisant du Canada le troisième pays au monde à posséder son propre satellite.
Les ingénieurs de Montréal avaient réussi. Leur satellite n’était censé fonctionner qu’un an, mais il a continué à émettre pendant une décennie entière.
SE RÉINVENTER, ENCORE ET ENCORE
Le succès d’Alouette I (et de son successeur, Alouette II) a transformé les activités de RCA Victor à Montréal. Ce qui avait commencé comme une entreprise musicale est devenu un géant de la technologie spatiale. La division a finalement été scindée pour former Spar Aerospace, l’entreprise qui a ensuite construit le bras canadien, symbole robotique qui se déployait fièrement depuis la navette spatiale, ainsi que les satellites d’observation terrestre Radarsat.
En 1999, Spar a été vendue à MacDonald Dettwiler & Associates, une entreprise canadienne de technologie spatiale riche d’une longue histoire. Les entités fusionnées sont devenues le principal fournisseur de l’Agence spatiale canadienne en matière de robotique et de systèmes satellitaires.
Aujourd’hui, l’entreprise opère sous le nom de MDA Space et possède des installations de fabrication de satellites à Sainte-Anne-de-Bellevue, sur l’île de Montréal. Pembroke a récemment visité ces installations à la fine pointe de la technologie. Nous en sommes ressortis très optimistes quant aux capacités et aux perspectives d’avenir de MDA.
LA NOUVELLE COURSE SPATIALE
La course vers l’espace entre les États-Unis et l’Union soviétique dans les années 1950 et 1960 a culminé avec l’alunissage d’Apollo 11, puis s’est essoufflée pendant un demi-siècle. Or, nous sommes aujourd’hui au cœur d’une nouvelle course spatiale, alimentée par des avancées technologiques rapides et des tensions géopolitiques croissantes.
Sur le plan technologique, la baisse spectaculaire des coûts de lancement des satellites a ouvert l’espace tant d’un point de vue commercial que militaire. Avec une réduction estimée à plus de 90% du coût par kilogramme grâce à l’avènement des lanceurs réutilisables, des applications qui étaient auparavant hors de prix pour les clients commerciaux et gouvernementaux sont rapidement devenues viables.
De ce fait, des capitaux importants sont investis afin de financer des projets qui étaient auparavant hors de portée sur le plan économique. Cela ouvre d’énormes perspectives de croissance pour les acteurs de l’industrie spatiale, tels que MDA.
Sur le plan géopolitique, le relâchement des tensions géopolitiques qui a suivi la fin de la guerre froide a pris fin. Les affaires mondiales s’orientent désormais vers un monde multipolaire. L’espace s’avère être une frontière cruciale tant sur le plan stratégique que militaire. C’est pourquoi les gouvernements défendent leurs intérêts avec empressement.
De plus, le conflit en Ukraine a mis en relief le rôle central que joue l’infrastructure satellitaire dans des opérations de combat de plus en plus axées sur la technologie. Dans un monde où les adversaires traditionnels et les alliés sont considérés avec scepticisme, les fournisseurs fiables comme MDA sont bien placés pour remporter des contrats.
LES POSSIBILITÉS OFFERTES PAR MDA
Les décennies de connaissances institutionnelles acquises par Spar Aerospace et MacDonald Dettwiler placent MDA dans une position enviable pour tirer parti de la forte demande séculaire dont bénéficie l’industrie spatiale. La société a accumulé un impressionnant carnet de commandes couvrant de multiples facettes de l’écosystème spatial, et nous prévoyons de nouveaux succès à mesure que les occasions continueront de se présenter.
MDA s’est lancée dans un ambitieux projet d’expansion de ses installations de fabrication au Québec. Une fois ce projet achevé, la société sera en mesure de fabriquer deux satellites de réseau de données par jour, afin de répondre à une demande en plein essor.
Bien que les actions de MDA aient été volatiles en 2025, avec des hausses et des baisses liées à l’activité contractuelle des clients, nous sommes convaincus que la trajectoire à long terme des bénéfices et des flux de trésorerie de la société reste très solide.
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