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Pourquoi l’urgence? Le risque de transition lié au changement climatique

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L’Organisation météorologique mondiale a été fondée en 1950 à titre d’institution spécialisée des Nations Unies. Elle a succédé à l’Organisation météorologique internationale, fondée en 1873, elle-même constituée pour satisfaire au besoin de répondre à une question simple : «Est-ce que mon navire se dirige vers une tempête?»[i]

L’industrialisation et la météorologie coordonnée à l’échelle mondiale sont toutes deux nées à la fin du 19e siècle, et c’est pour cette raison que l’Accord de Paris de 2015 fixe l’objectif de limiter les températures mondiales à 1,5 °C au-dessus des niveaux «préindustriels»[ii].

Les climatologues définissent la période préindustrielle comme la seconde moitié du 19e siècle, époque où la combustion de carburants fossiles a commencé à propulser les transports et l’industrie, et où des mesures annuelles normalisées du climat mondial sont devenues disponibles[iii].

Le lien entre les émissions de gaz à effet de serre (GES) générées par l’humanité et le réchauffement de la planète est sans équivoque[iv]. La planète s’est déjà réchauffée d’environ 1 °C depuis l’époque préindustrielle. La National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) des États-Unis a récemment déclaré que 2021 était la 45e année consécutive où les températures mondiales avaient dépassé la moyenne du 20e siècle.

Les pertes économiques liées au changement climatique en raison d’incendies et d’inondations continuent d’augmenter[v]. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) estime que si nous maintenons notre trajectoire actuelle, le réchauffement atteindra 1,5 °C d’ici 2040, soit dans seulement 18 ans. Ces faits ont une influence sur les lois et règlements adoptés par le gouvernement canadien et sur la planification effectuée par les banquiers centraux. Sur les marchés boursiers, les investisseurs prudents et axés sur le long terme en tiennent compte eux aussi.

Graphique 1 :    Anomalies de température des terres et des océans dans le monde

Source : NOAA National Centers for Environmental information, Climate at a Glance: Global Time Series, publié en janvier 2022, consulté le 14 janvier 2022, au https://www.ncdc.noaa.gov/cag/

 

En juin 2021, le Canada a adopté la Loi sur la responsabilité en matière de carboneutralité. Cette loi engage le pays à réduire ses émissions de GES de 40% à 45% sous les niveaux de 2005 d’ici 2030, et à atteindre la carboneutralité nette d’ici 2050, avec un examen exhaustif dans quatre ans, en 2026[vi]. Le réaménagement de l’économie canadienne qui sera nécessaire au cours des trois prochaines décennies pour respecter ces objectifs est sans précédent.

Même si la plus grande part des émissions de GES du Canada provient des secteurs de l’énergie, des services publics et des matériaux, l’atteinte d’un niveau d’émissions nettes nul exigera des changements profonds dans tous les secteurs. Pembroke croit que ces changements, ainsi que les risques et les occasions qui en découlent, sont déjà pris en compte dans le cours des actions canadiennes.

Le 14 janvier 2022, la Banque du Canada a publié un rapport portant sur l’analyse de scénarios, comme le recommandait la Task Force on Climate-Related Financial Disclosures (TCFD), pour évaluer les risques que font peser les changements climatiques sur le système financier canadien[vii].

Le risque climatique est couramment catégorisé comme étant soit un risque matériel (risque pour les structures et les activités des entreprises en raison de la multiplication des incendies de forêt, des tempêtes et de l’élévation du niveau de la mer), soit un risque de transition (risque pour les bénéfices et les actifs en raison de l’évolution de la législation et des préférences des consommateurs résultant de la transition vers une économie à émissions nettes nulles).

Le rapport de la Banque du Canada met en évidence l’exposition de différents secteurs de l’économie canadienne selon quatre scénarios distincts découlant des avenues qui permettraient de réaliser la transition climatique de 2020 à 2050.

Pembroke a commencé à analyser l’exposition de son portefeuille au risque de transition climatique. Notre évaluation commence par une démarche visant à mesurer les émissions de C02 des entreprises détenues dans les portefeuilles d’actions canadiennes et américaines que nous gérons. Cette démarche repose sur les éléments qui suivent.

Premièrement, Pembroke a accès aux données sur les émissions de C02 déclarées par les sociétés qui les communiquent. Deuxièmement, Pembroke a accès à des estimations indépendantes des émissions de C02 des sociétés qui composent son portefeuille. Troisièmement, Pembroke a sondé ces sociétés en 2021 en leur demandant si elles avaient déjà dévoilé leurs risques et opportunités en matière de climat et, dans le cas contraire, si elles s’engageaient à le faire au cours des trois prochaines années (période de 2022 à 2024). Grâce à cette approche, Pembroke établit une «meilleure estimation» du niveau d’exposition aux émissions de C02 de ses portefeuilles.

Fort de cette estimation, Pembroke peut entreprendre diverses études pour mieux comprendre les émissions totales et les émissions relatives (par rapport à une référence ou un objectif) des portefeuilles, ainsi que l’origine de ces émissions par secteurs et par entreprises. Cet exercice permet de déterminer la manière la plus efficace de réduire le risque de transition climatique d’un portefeuille lié à son exposition aux émissions carboniques.

Le fait de sonder les entreprises en portefeuille et de leur demander si elles s’engagent à publier de l’information sur les risques et les opportunités climatiques avant 2025 constitue également un engagement. Il s’agit d’un signal que le risque lié à la transition climatique figure déjà à notre horizon prévisionnel pour les investissements en cours. Nous envoyons ainsi un message significatif qui participe de notre responsabilité de gouvernance en tant qu’investisseurs axés sur la croissance à long terme.

 

[i] Voir https://public.wmo.int/fr/%C3%A0-propos-de-nous/qui-sommes-nous/histoire-de-lomm

[ii] Voir https://unfccc.int/sites/default/files/french_paris_agreement.pdf et https://www.ipcc.ch/sr15/faq/faq-chapter-1/ (en anglais seulement)

[iii] https://www.ipcc.ch/sr15/faq/faq-chapter-1/ (en anglais seulement)

[iv] Voir le « Summary for Policymakers » dans Climate Change 2021 : The Physical Science Basis du GIEC, 2021. Contribution du groupe de travail I au sixième Rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat [Masson-Delmotte, V., P. Zhai, A. Pirani, S.L. Connors, C. Péan, S. Berger, N. Caud, Y. Chen, L. Goldfarb, M.I. Gomis, M. Huang, K. Leitzell, E. Lonnoy, J.B.R. Matthews, T.K. Maycock, T. Waterfield, O. Yelekçi, R. Yu, and B. Zhou (éditeurs)]. Cambridge University Press. Sous presse.

[v] https://www.munichre.com/en/risks/natural-disasters-losses-are-trending-upwards.html (en anglais seulement)

[vi] Source : https://www.canada.ca/fr/services/environnement/meteo/changementsclimatiques/plan-climatique/carboneutralite-2050/loi-canadienne-responsabilite-matiere-carboneutralite.html

[vii] https://www.banqueducanada.ca/wp-content/uploads/2021/11/BdC-BSIF-Utiliser-lanalyse-de-scenarios-pour-evaluer-les-risques-lies-a-la-transition-climatique.pdf

 

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